Allez,
sors de cette boîte ! Tu y es enfermé en moyenne 3 h 30
par jour. Tu ne vas passer ta vie dans cette prison mentale. Tu vas
pas laisser tous ces animateurs débiles t'avilir. La semaine
sans télé, c'est l'occasion de briser la glace, de se
libérer de cette machine à abrutir. Allez viens, on a
une vie à vivre et un monde à transformer.
N’oublions
pas que notre premier environnement est notre mental. Si la télévision
est polluante à fabriquer, à faire fonctionner, puis polluante
comme déchet, elle est d’abord une terrible agression pour
notre psychisme. Soir après soir, nous sommes assis durant de
longues heures face à elle. Nous sommes hypnotisés par
ces images qui scintillent. Ces mêmes images imprègnent
nos cerveaux, uniformisent nos existences, nos connaissances, nos goûts,
nos désirs. Des animateurs-milliardaires avilissent notre humanité
et tirent nos existences vers le bas. Des présentateurs nous
bombardent d’informations parcellaires. Notre psychisme est submergé
par les assauts de milliers d’images jouant avec notre sensibilité,
manipulant notre affect. Des millions de spots publicitaires conditionnent
notre inconscient et façonnent l’idéologie dominante
de la télévision : celle de la société de
consommation. Une idéologie où une fausse jouissance immédiate
par la consommation prime sur toute volonté de sens.
Une idéologie
où l’apparence prime sur la pensée, le jeunisme
sur la culture, le déracinement sur la filiation. Par nature,
la télévision conduit à la passivité, donc
à la soumission. Elle est le média de la communication
superficielle, simplificatrice, n’acceptant que les discours binaires.
Elle est l’outil de régression des masses dont ont besoin
les publicitaires et les industriels pour réduire les êtres
humains à l’état de consommateurs.
La télévision
est une drogue à l’égard de laquelle chacun s’emploie
à masquer sa dépendance. Elle nous évite de réfléchir,
de nous poser des questions existentielles, de nous retrouver face à
nous-mêmes. À force de fuir dans cet écran, nous
devenons incapables d’affronter la réalité. À
force de bombardements d’images, notre capacité d’attention
s’altère, notre imagination s’appauvrit et notre
esprit critique s’épuise ; nous avons de plus en plus de
mal à nous consacrer aux valeurs essentielles. Avec en moyenne
3 h 30 de télévision par jour et par Français,
nous passons désormais plus d’heures à regarder
des émissions sur la nature qu’à y vivre, plus de
temps à rire des plaisanteries à la télévision
qu’à plaisanter nous-mêmes, plus de temps à
regarder des scènes simulées de sexualité qu’à
faire l’amour. Après une journée de travail et plus
de trois heures et demie devant le poste, le temps consacré à
la vie sociale, civique ou à la création ne peut être
que marginal, sinon inexistant. La critique de la télévision
ne peut donc se limiter à son contenu et doit le dépasser
pour s’interroger sur le média en tant que tel. Une semaine
sans télé, c’est un temps pour créer, construire,
apprendre, lire, réfléchir, se rencontrer et retrouver
le goût et le parfum de la VIE… Éteignons le poste
et la vie commencera.